S’amuser avec le jugement

jugement Aug 04, 2020

 

De quelle façon puis-je m'amuser avec le jugement ?

Oui, oui ! Je mets vraiment m'amuser et jugement dans la même phrase, parce que pour moi, ça fait partie de l'expérience humaine et je veux apprendre à relâcher le jugement. Toutes les formes de jugement : celui que j'ai envers les autres, celui que j'ai envers moi-même et aussi celui que les autres ont envers moi. 

C'est vraiment multidimensionnel. Parfois, on aimerait crier à l’injustice, qu'on est jugé, mais il ne faut pas oublier qu'on est aussi des as du jugement envers les autres et envers soi-même. 

Il y a quelques jours, j'ai publié une story sur Instagram où je disais à quel point j'étais tellement heureuse, que mon cœur était pour déborder ou même éclater. J'ai reçu un jugement en lien avec ceci*. 

Cette dame m'écrit : J'avoue que c'est pas mal difficile de croire que tu as autant de bonheur dans ton cœur. Quand tu me parles que le bonheur déborde, il me semble que c'est un peu too much. J'ai déjà été super heureuse et je ne peux pas dire que mon cœur et mon corps débordaient d'amour. J'ai l'impression que c'est de nous prendre un peu pour des imbéciles. 

Alors bien sûr, ma première réaction a été très humaine : pourquoi elle m’écrit ça ? De quelle façon peut-elle juger mon bonheur ou le fait que j'ai le cœur qui est absolument débordant d'amour et de gratitude ? 

Ensuite, je me suis plutôt dit : si je résiste à ceci, c'est qu'il se passe quelque chose. Et je me suis posé ces questions :

  • Combien de fois est-ce que je juge le bonheur des autres ?
  • Combien de fois ai-je jugé qu’une personne était trop heureuse, trop riche, trop belle, trop bien habillée, ou avait trop de succès ?
  • Combien de fois ai-je moi-même choisi d'utiliser le jugement pour avoir raison et pour me dire : c'est impossible, parce que moi, je sais vraiment ce qui se passe ? 

J’ai observé ce que ça provoquait en moi. Quand j'ai vu que j'avais une réaction et une résistance, je me suis dit que c’était intéressant. Elle a droit à son point de vue intéressant et à sa perspective, elle a le droit de vivre sa vie de la façon dont elle veut la vivre et j'ai droit aussi à ma perspective, à mon point de vue intéressant, à ma vitalité et à ma propre vérité. 

Partout où tu as jugé le bonheur des autres, est-ce que tu veux simplement le relâcher et reconnaitre quand tu as le jugement facile ? C'est juste wow, parce que ce que je juge chez l'autre, je l’ai en moi. 

Partout où tu portes la lumière et que tu ne le reconnais pas et que tu te brimes d'être pleinement dans ta lumière, dans ta puissance es-tu prête à relâcher, à reconnaître et à accueillir cette lumière-là en toi. ? 

Est-ce que tu es prêt aussi à renoncer à ton jugement, à accueillir le bonheur ? Es-tu prêt à arrêter de résister au bonheur et à pouvoir t'amuser encore plus avec la vie ? 

Le jugement, c'est vraiment comme un cercle : dès que tu juges quelqu’un, ça veut dire que tu le portes en toi. Quand quelqu'un me juge, il l’a aussi en lui. 

Est-ce que ce n'est pas plus amusant de penser aux jugements comme ça en se disant : à chaque fois que je juge, c’est qu'il y a quelque chose qui résonne en moi qui est prêt à être libéré. 

Est-ce que tu es prête à te libérer de ton jugement, à l'accueillir simplement, à le regarder et à te dire : Coquine est-ce maintenant le temps de relâcher tout le jugement que tu as ? 

Alors je te dis Namastoune, à bientôt. 

 

* Si jamais tu es la personne qui m’a envoyé ce courriel de grâce, ne prends pas ça personnel. Tu as été une très, très grande contribution dans ma vie et je te remercie. C’est comme ça que je reçois le jugement : avec beaucoup de gratitude, en me disant que si ça me dérange, c’est qu’il y a quelque chose qui est prêt à être libéré. Et ça, on ne l’aborde peut-être pas assez souvent de cette façon-là.

 

Propos recueillis par Sylvie Dolbec
Photo : Pixabay